Le Saint Chrême ou Myron, du Syrien Myrrhe, désigne une huile consacrée, employée en onction dans les sacrements ou cérémonies des Églises Orthodoxe et Catholique.
«Après cela, Joseph d’Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate la permission de prendre le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc, et prit le corps de Jésus.
Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d’environ cent livres de myrrhe et d’aloès.
Ils prirent donc le corps de Jésus, et l’enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c’est la coutume d’ensevelir chez les Juifs.
Or, il y avait un jardin dans le lieu où Jésus avait été crucifié, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne encore n’avait été mis». Jean 19 : 38-41
Également dans les écritures est mentionné que : «Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d’aller embaumer Jésus». Marc 16 : 1
L’histoire de l’Eglise relate que les disciples emportèrent les épices et la myrrhe avec lesquels Joseph et Nicodème avaient oint le corps de Jésus, ainsi que les épices apportées par les deux Marie le dimanche matin, pour les mettre dans le grenier de Saint-Marc où ils avaient l’habitude de se rassembler (Manuscrit numéro 101 du Patriarcat d’al-Ezbikiya).
Après la Pentecôte, les disciples ajoutèrent de l’huile d’olive pure aux épices et à la myrrhe, fabriquant ainsi une huile consacrée pour être utilisée après le Baptême. Quand ils partirent pour prêcher l’évangile par le monde, ils emportèrent le Saint Chrême pour oindre tous ceux qui croyaient en Jésus et les baptiser. Ils commandèrent à tous leurs successeurs, à la tête des églises, de toujours ajouter de l’huile d’olive pure au Saint Chrême.
Saint-Marc l’Apôtre introduisit le Saint Chrême quand il vint à Alexandrie. Par la suite, les papes de la ville l’on utilisé tous les ans pour baptiser les enfants le dimanche de Baptême (ou dimanche de l’Aveugle-né, le sixième dimanche du carême).
A l’époque du Pape Anastase 1er, le Saint Chrême vint à manquer dans les églises de Rome, de Constantinople et d’Antioche. Ils avaient alors demandé au Patriarche Théophile d’Alexandrie de leur en envoyer mais il avait refusé leur requête, n’en ayant lui-même pas assez.
Il leur avait alors suggéré d’ajouter de l’huile d’olive pure aux épices citées dans le Livre de l’Exode:
«Puis l’Éternel parla à Moïse en ces termes: Procure-toi des aromates de première qualité: six kilogrammes de myrrhe fluide, la moitié, soit trois kilogrammes, de cinnamome aromatique, trois kilogrammes de cannelle, six kilogrammes de casse, selon l’unité de poids en vigueur au sanctuaire et six litres d’huile d’olive. Tu en feras une huile d’onction sainte, un baume odorant fabriqué par un parfumeur ; ce sera une huile sainte pour l’onction». Exode 30 : 22-25.
Tout le monde se réjouit de sa proposition et le Pape Anastase 1er donna une grande fête pour célébrer le Saint Chrême à Alexandrie, en la présence des représentants de ces églises.
Il fut le premier pape à fabriquer le Saint Chrême au IVe siècle, en 340.
Depuis l’époque des Apôtres et jusqu’à nos jours le Saint Chrême a été fabriqué 39 fois en Egypte.
Il a été fabriqué au Monastère Saint-Bishoy huit fois, dont six par Sa Sainteté le Pape Chenouda III et deux par Sa Sainteté le Pape Tawadros II.